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Lois et coutumes

Le mois de Sivân

Depuis le jour de Rosh Hodesh du mois de Sivân jusqu'au douzième jour, on ne dit pas les tahanounim dans la prière et on ne jeûne pas, car le premier jour du mois est toujours une période de réjouissance ; puis Moshéh prépara le peuple d'Ysraël à recevoir la Torah du second au cinquième jour ; ensuite le Yom Tov de Shavouot a lieu le 6 Sivân (et le 7 en-dehors d'Ysraël). Le lendemain c'est Isrou hag (le jour qui suit une des trois fêtes et qui contient une trace de la sainteté qui vient de partir) ; enfin, les derniers jours jusqu'au douzième constituent une période où, en présence du Temple de Yéroushalayim, on devait apporter un qorbân spécial, comme il est écrit : « On ne paraîtra pas devant HaShem à vide » (Devarim/Deutéronome 16:16) (Orah Hayyim 494:3).

Plantes odorantes

Il est de coutume de décorer et d'embellir les synagogues et les maisons avec des plantes odoriférantes, en souvenir du jour du don de la Torah au Sinaï (Orah Hayyim 494:3) : « Et Rabbi Yéhoshou'a bèn Lévy a dit : "Que signifie ce qui est écrit : 'Ses joues sont comme un lit d'aromates' (Shir haShirim/Chant des chants 5:13) ? À chaque parole sortie de la bouche du Saint, Béni Soit-Il, le monde entier s'est empli d'aromates. Or, puisqu'il s'est empli dès la première parole, où est allé le parfum de la deuxième parole ? Le Saint, Béni Soit-Il, a sorti le vent de Ses réserves et a répandu au loin chaque parfum, un à un, ainsi qu'il est dit : 'Ses lèvres sont des roses, elles distillent la myrrhe fluide' (Ibid.). Ne lis pas shoshanim (roses) mais plutôt shéshonim (qui se répètent / se répand au loin)" » (Shabbat 88b). De même, nous trouvons : « Leur coutume est d'entrer dans les synagogues le jour d''Atsérèt [Shavouot] et d'y apporter des fleurs de lys et des pommes cueillies » (Targoum Shéni sur Esther 3:8).

La bénédiction

Les femmes allument deux bougies avant le début de la fête, comme pour le jour du shabbat, et disent la bénédiction suivante :

בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל יוֹם טוֹב

Baroukh Atah Adonaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, achère qidéchanou bémitsvotav, vétsivanou léadliq nér shel Yom Tov

 Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et qui nous a ordonné d'allumer la bougie du Yom Tov

La nuit de Shavouot

Une coutume répandue consiste à veiller toute la nuit de Shavouot. On y étudie la Torah et l'on y fait certaines lectures propres à ce moment (la plupart lisent le tikoun de Shavouot, mis en place par le Ari zal). La raison en est que le jour du don de la Torah, le peuple d'Ysraël fut réveillé par les sons du shofar (corne de bélier) au lieu de l'être de lui-même plus tôt, pour pouvoir se préparer pour ce grand jour. Afin de réparer cette négligence de nos pères, nous privons nos yeux de sommeil, attendant impatiemment le levé du jour pour revivre ce moment par notre étude et nos téfilot, nos prières.

« Rabbi Shim'ôn était assis et étudiait la Torah lors de la nuit où l'épousée s'unit à son époux [la nuit de Shavouot]. Car il a été enseigné que tous les membres du palais de la fiancée, pendant la nuit où elle se prépare pour rejoindre le lendemain son époux sous le dais nuptial, doivent rester auprès d'elle tant que dure cette nuit, et se réjouir avec elle des parements qu'elle se ménage, en étudiant la Torah, passant du Houmash aux Néviim, des Néviim aux Kétouvim, en suite en approfondissant les gloses du texte et les secrets de la Sagesse. Ces études constituent ses préparations et ses joyaux. L'épousée avec ses suivantes arrive et se tient devant eux ; elle se pare et se réjouit grâce à eux toute la nuit. Le lendemain, elle n'entre sous le dais nuptial qu'en leur compagnie ; ils sont appelés "fils du dais nuptial". Une fois l'épousée introduite sous ce dais, le Saint, Béni Soit-Il, les réclame, les bénit puis les ceint de couronnes nuptiales. Heureux partage que le leur ! » (Zohar 8a, préliminaires).

Le jour de Shavouot

Nous disons la prière du shabbat, avec la 'amidah de la fête. Avant la lecture de la parashah, nous disons le Hallel complet (Téhilim/Psaumes 113 à 118) avec la bénédiction. Les lectures de la Torah sont ensuite les suivantes (Orah Hayyim 494:1-2) :

Parashah : Shémot/Exode 19:1 à 20:22

Maftir : Bamidbar/Nombres 28:26-31

Haftarah : hézqèl/Ézéchiel 1:1-28 et 3:12

Le second jour de Shavouot (en-dehors d'Ysraël) :

Parashah : Devarim/Deutéronome 15:19-16:17

Maftir : Bamidbar/Nombres 28:26-31

Haftarah : Havaqouq/Habacuc 2:20–3:19

Le Roi David et la Méguilat Rout

Le Roi David étant né et s'étant voilé le jour de Shavouot (Shabbat 30b, Yéroushalmi Haguigah 2:4), nous avons la coutume de lire ses Téhilim. De même, nous lisons la Méguilat Rout (le rouleau de Ruth) qui fut une convertie et l'ancêtre du Roi (traité Soferim 14:18). Certains Ashkénazim lisent Rout dans une méguilah à l'instar d'Esther durant Pourim, avec bénédiction (Rema sur Orah Hayyim 490:9, Levoush sur Orah Hayyim 494:2).

Plats lactés

Il y a obligation, les jours de Yom Tov, de prendre au moins deux repas (un le soir et un autre en journée le lendemain, précédés du qiddoushe) avec du pain (Orah Hayyim 529:1), ainsi que de porter de beaux vêtements de fête (Sifra, Émor 12:4).

Pour Shavouot en particulier, nous consommons des mets lactés (Orah Hayyim 494:3). Les raisons sont nombreuses : premièrement, la Torah est comparée au lait, qui nourrit l'enfant et le fait grandir. De même la Torah nourrit notre être entier.

Ensuite, les montagnes du Sinaï sont appelées « gavnounim » dans Téhilim/Psaumes 68:17, et ce mot est de la même racine que gvina, le fromage.

Autre raison, les bénei Yisraël reçurent du Sinaï, entre autre, les lois de la kasheroute, des aliments permis et interdits. Or, ils réalisèrent que leurs ustensiles de cuisines étaient donc devenus inutilisables, ils devaient les purifier avant de pouvoir y faire cuire de la viande, cette fois permise par la Torah. En conséquence, ils mangèrent des mets lactés ce jour, ne pouvant consommer des plats carnés pour le moment.

En présence du Temple

En présence du Temple à Yéroushalayim, le jour de Shavouot, deux pains fait des premiers grains de blé de la nouvelle récolte étaient apportés, avec des qorbanot dont deux agneaux chélamim (les seuls chélamim collectifs offerts de l'année) : « De vos habitations, vous ferez venir deux pains du balancement : ils seront de deux dixièmes de semoule, seront panifiés de ferment, et prémices pour HaShem » (Vayiqra/Lévitique 23:17). Les pains et les agneaux chélamim étaient balancés, puis les premiers étaient consommés par les kohanim.

On présentait également une partie des bikkourim (prémices des sept espèces pour laquelle la terre d'Ysraël est louée : blé, orge, raisin, figue, grenade, olive et datte) : « Et c'est, quand tu viendras vers la terre qu'HaShem ton E.lohim te donne en possession, tu en hériteras et y habiteras. Prends les prémices de tout fruit de la terre, que tu feras venir de ta terre qu'HaShem ton E.lohim te donne. Mets-le dans un panier et va vers le lieu qu'HaShem ton E.lohim choisira pour y faire demeurer Son Nom [le Temple de Yéroushalayim]. Viens vers le kohèn qui sera en ces jours, et dis-lui : "Je l'ai rapporté, aujourd'hui, à HaShem ton E.lohim ; oui, je suis venu vers la terre qu'HaShem a juré à nos pères de nous donner". Le kohèn prendra le panier de ta main et le déposera devant l'autel d'HaShem ton E.lohim. Réponds et dis en face d'HaShem ton E.lohim : "Arami perdu, mon père [Ya'aqov le patriarche] est descendu en Égypte, il y a résidé avec peu de monde. Il est devenu là une grande nation, vigoureuse et nombreuse. Les égyptiens nous ont maltraités, violentés et nous ont donnés à dur servage. Nous avons crié vers HaShem, l'E.lohim de nos pères. HaShem a entendu notre voix, Il a vu notre humiliation, notre labeur, notre oppression. Et HaShem nous a fait sortir d’Égypte, à main forte, à bras tendu, à grand frémissement, avec signes et prodiges. Il nous a fait venir en ce lieu et nous a donné cette terre, une terre fluente de lait et de miel. Et maintenant, voici, j'ai fait venir les prémices du fruit de la terre que Tu m'as donnée, HaShem". Dépose-le en face d'HaShem ton E.lohim et prosterne-toi en face d'HaShem ton E.lohim. Réjouis-toi de tout le bien qu'HaShem ton E.lohim te donne, à toi et à ta maison, toi, le Lévy et l'étranger en ton sein » (Devarim/Deutéronome 26:1-11).

 

Nos Maîtres rapportent : « Un homme entre dans son champ et voit la première figue mûre ou la première grappe de raisin mûre, ou la première grenade proche de la maturité. Il attache ce fruit avec un brin d'osier et dit : "Ce sont des bikkourim" » (Bikkourim 3:1).

Il est écrit : « Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre » (Devarim/Deutéronome 26). Le mot prémices / réshit est précédé du préfixe mem, pour réduire la portée de la mitsvah Tu prendras de parmi les prémices de tous les fruits »), car ce ne sont pas tous les fruits qui sont concernés mais certaines espèces. En complément, une guézéra shava (similitude de mots) rapporte qu'il faut lier le mot érèts / terre de ce verset au mot érèts / terre du verset suivant : « Une terre de froment et d’orge, de raisin, de figue et de grenade, une terre d’olive huileuse et de miel [de datte] » (Devarim/Deutéronome 8:8) pour montrer que les fruits concernés sont ceux cités dans ce-dernier verset, soit les sept espèces principales d'Ysraël. Le préfixe mem apporte une autre précision : si nous voulons embellir les paniers de bikkourim, cela ne peut être qu'avec d'autres fruits des sept espèces, comme l'enseigne Rabbi 'Aquivah.

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